L'IA nous rend-elle plus bêtes ou plus intelligents ?
L’intelligence artificielle est partout. Dans nos poches, dans nos voitures, dans nos bureaux. Elle rédige des textes, génère des images, répond à nos emails, analyse nos données. À mesure qu’elle prend en charge des tâches complexes, une question surgit : nous rend-elle plus intelligents ou plus paresseux ? Mon professeur de mathématiques, à l’école secondaire, aimait s’adresser à la classe avec son « jeunes gens, prenez votre calculatrice, elle ne se trompe jamais ». Est-ce la même chose avec l’IA ?
L’illusion de la facilité
Il est tentant de laisser l’IA faire le travail. Pourquoi apprendre à écrire un texte structuré quand ChatGPT le fait en quelques secondes ? Pourquoi s’embêter avec des calculs compliqués quand un tableur optimisé par l’IA trouve instantanément la meilleure solution ? Cette automatisation nous fait gagner du temps, mais elle nous prive aussi de l’effort intellectuel qui forge notre compréhension profonde des choses.
Une intelligence augmentée
Pourtant, l’IA n’est pas qu’un raccourci : elle peut aussi être un accélérateur de réflexion. Elle nous expose à des idées nouvelles, analyse des tendances que nous n’aurions pas détectées seuls, propose des solutions parfois inattendues. Comme un bon assistant, elle ne remplace pas notre intelligence, elle l’amplifie – à condition que nous sachions poser les bonnes questions et interpréter ses réponses avec esprit critique. Elle nous challenge, challengeons-la également.
Le défi de la pensée critique
Le vrai danger n’est pas que l’IA nous rende plus bêtes, mais qu’elle nous pousse à ne plus remettre en question ce qu’elle produit. Si nous acceptons ses réponses sans réflexion, nous devenons dépendants. Et paresseux. En revanche, si nous la considérons comme un outil de dialogue et de confrontation d’idées, elle devient une alliée précieuse pour affiner notre pensée.
Conclusion : un choix de posture
L’IA ne nous rend pas automatiquement plus bêtes ni plus intelligents. Elle nous met face à un choix : rester passifs et déléguer notre pensée, ou utiliser ces outils pour aller plus loin, plus vite et mieux. Comme toute technologie, elle est ce que nous en faisons.
La vraie question n’est donc pas de savoir si l’IA nous rend plus bêtes, mais si nous sommes prêts à rester intelligents face à elle.
Au final, la décision nous revient.
